Échecs à l’école Chamarette : une matinée qui change le regard sur le jeu

Ce reportage de France 3 tourné à l’école Chamarette à Annemasse dans le cadre du dispositif ULIS, suit une séance d’échecs un peu particulière, mais terriblement familière pour quiconque a déjà posé les yeux sur un échiquier à l’école. Loin d’un sujet “sociétal” lourd, c’est d’abord une belle scène de classe, vivante, drôle et très concrète.​

La caméra entre dans la salle au moment des présentations : Sofia, Louise, Somaya et les autres se présentent simplement, comme dans n’importe quel groupe d’enfants qui s’apprêtent à découvrir une activité.​
Très vite, le ton est donné : petits groupes, rires, concentration et un maître du jeu, Jérôme Voillat, qui transforme l’échiquier en terrain d’histoires et d’expériences plutôt qu’en plateau austère réservé aux spécialistes.​

La séquence la plus marquante commence avec “l’histoire d’une tour qui n’a pas encore pris son petit déjeuner et qui a trop faim de fruits”.​
À partir de cette mini‑fiction, les enfants explorent les déplacements des pièces, testent des hypothèses (“Tu peux prendre quoi, à ton avis ?”) et s’approprient les règles presque sans s’en rendre compte, comme dans un jeu de société bien animé.​

L’une des forces du reportage, c’est la parole de l’enseignante qui admet être arrivée avec des préjugés sur les échecs, vus comme “un truc pour intellos”.​
On la voit finalement jouer, perdre en rigolant, encourager ses élèves et conclure que “tout est accessible”, y compris ce jeu qu’elle tenait à distance quelques semaines auparavant.​

Les élèves, eux, ne théorisent pas : ils jouent. L’un lâche que les échecs “rendent intelligent”, une autre confie que “ça a l’air de la récré”, Louise désigne fièrement son cavalier comme sa pièce préférée.​
Le reportage capte ces petites phrases et ces regards qui disent beaucoup : le plaisir de comprendre, l’envie de gagner la partie… et, cerise sur le gâteau, de mettre “la maîtresse en échec et mat”.​

Pourquoi regarder ce sujet ?
Parce qu’il montre ce que le jeu d’échecs sait faire de mieux lorsqu’il entre à l’école : créer un langage commun, mélanger les niveaux, donner de la valeur à l’attention, au calme, à l’imagination.​
Et surtout parce qu’en dix minutes à peine, on ressort avec l’impression d’avoir assisté à une vraie belle séance d’atelier – celle qu’on aimerait tous voir se multiplier dans les classes, quel que soit le public.​ Merci à Jérôme Voillat pour ces ateliers et à France 3 pour la réalisation du reportage.